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Pour sa première sortie le camion diffuse 16 films réalisés par 4 artistes et vidantes nantais.
Chalonnes-sur-loire (49), 20 juin 2009.
les films / les auteurs :
Films : Tu m'aime; Angèle
Laurent Barbin vit et travaille à Angers. Artiste polymorphe, il cherche depuis vingt ans un équilibre entre les formes réelle d'une vie rêvée et l'honneteté d'une fausse autobiographie. Il n'y arrive pas. Ces deux vidéos sont le témoignage de ces recherches, à leur origine. Depuis il a aussi sévi dans d'autres domaines, la musique entre autre. Son disque "depuis la chambre" est un pendant parfait aux histoires évoquées dans "Tu m'aime" et "Angèle".
Films : Fumée lumière & Les disparus du super 8
Le travail de Thierry Froger est principalement constitué - mais pas uniquement - d'installations avec projections : diapositive, vidéo, super 8.Au coeur de ce travail, ce dispositif de projection est questionné et décliné, matériellement et symboliquement, comme un transport des images : transport de l'image d'une source lumineuse à un écran (drap, objet, corps) qui la révèle ou la brouille, la modifie ou l'annule, et transport des images dans l'histoire des signes iconiques (greffes, échos, substitutions, réminiscences) à l'âge médiatique qui les rend d'autant plus fragiles qu'elles prolifèrent.Traversant autant l'histoire de la peinture que celle du cinéma, le projet de Thierry Froger s'attache ainsi à interroger les images et les corps - la pellicule et la peau - à travers leur capacité d'apparition et de disparition : suaires, revenants, figures et monstres, décapités, Vénus, icônes, pin-up, ombres et fumées, écorchés, fantasmes, mues et filigranes, momies... Des fantômes.
[Image]Fumées LumièreProjection vidéo en boucle (2008)"Fumée Lumière met en place le mécanisme inverse. La caméra saisit une projection sur un écran de fumée : La Chute de la maison Usher, Jeanne d’Arc, ou La Nuit du Chasseur apparaissent déformés par le mouvement des flammes. Le feu devient la condition nécessaire de la projection de films iconiques de l’histoire du cinéma qui affirment ici leur puissance de résistance en même temps que le caractère éphémère et fragile de leur condition. Fumées Lumière matérialise l’inconsistance de l’espace cinématographique, en restitue les contours flous, fait tenir les corps au plus près de leur effondrement. La farandole des corps sur les volutes de fumée, sorte de danse macabre et inquiétante, évoque la hantise du cinéma : son insoutenable nature spectrale."
Pascal Leroux
Films : Souffleur de gravity - Making rainbow - Dépliage - Reverse - Doutes et certitudes - Passage#1 l'Antre-deux - Passage#2 Vision underground - Passage#3 Fish out of water - Eclats - The gate.
Explorer l’illusion et la réalité du dispositif qui la crée, envisager une action sous plusieurs angles, penser à rebours l’envers des choses, expérimenter la perception et l’interactivité, la mécanique filmique et la réflexion du miroir, à l’instar d’une tentative phénoménologique de l’esprit, les Å“uvres de Pascal Leroux repensent en les modélisant diverses expériences de la conscience face aux images. Ses films et installations, selon une mécanique délibérément sommaire et empirique questionnent les processus de projections et de réception des images, leur origine même. Reprendre depuis le début avec Méliès, Marey, Keaton en précurseurs fascinés de la magie de l’image, jouer à l’apprenti sorcier low-tech assumé du trucage et du trompe l’oeil, s’en référer au spécialiste des explosions mises en scène qu’est Roman Signer et aux maîtres du recyclage et du détournement comme Richard Baquié pour aussi chercher dans les phénomènes les questions de temporalité et d’occupation des espaces. Avec humour et sens du dérisoire, il capte les accidents, les provoque, les dissous dans la projection, en distord la dimension sonore, en donnant à voir le dispositif d’une installation qui convoque en elle-même l’idée de processus, d’assemblage, de montage en cours. Son travail inspire celui du collectif La Valise dont il est un des fondateurs très actif et inversement, il évoque quelques «glissements heureux» entre un de ses derniers films Stars où il génère à l’aide des reflets du soleil sur une glace de poche des éclats de lumière au bord de la Loire et le bateau customisé de miroirs que le collectif vient de concevoir pour l’Estuaire.
Mai Tran, mai 2007, pour la revue 303, hors série «Né à Nantes comme tout le monde».
Tibo Miahle
Film : Le trou de Babel
Dans l’imaginaire, l’hélice ascensionnelle de la rampe de la tour de Babel annonce son effacement, effacement inhérent à l’arrogance du Tout Savoir. Une fois le Tout parti, le trou travaille.
Le trou, le train, le travelling, sortes de fiction-machines progressent dans une quasi-continuité, digressent en stations verticales ; des instants d’attente, d’incertitudes et d’accidents.
I do get bored /in the flat field. Bauhaus.
Dans Sac de nœuds, lors d’une fuite en voiture, J. Balasko veut se rendre à La Souterraine. I. Huppert lui demande : « C’est quoi, La Souterraine ?
- Un trou en surface dans la Creuse. »
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